Tous les ans, le 8
du mey de septembre, j’allae o ma grand-mère à Lorette. Ol etae orinée de Trévé, deça ol avait
l’amouée d’y aller. Comme mes parents
etaen en ferme, il y avae core de quai faire dans les clos et personne ne
pouvae aller o yèle. Du coup, c’etae a
mai de le fére. Ça me faisae vair du
pays.
Le jou-là, on se
levae de bonn hour. Ma grand-mère mettae
ses hardes du dinmanche : sa darenne cotte et un biaù gilet. O faisae son chignon et mettae sa couèffe.
Mon père nous menae dica la gare de Loudia en char à
banc. Après, on pernae la micheline dica
la gare d’Uzé.
La micheline en faisae du brut ! Permier, o subiae, peï o ouidae. Ça fumae ! On avançae pus vitement qu’à cheva et la
campagne défilae. On veyae du monde dan
les clos à ramasser les patasses. Il y
avae etou des vaches. Les patous avaen
de l’ouvraje car i fallae les emposer d’aller su la ligne. Y en avae qui levaen la main quand on
passae.
On continuae à pied
dica Lorette pour la mésse de 10 h30.
De là, on allae dainner cé le cousin germain à mon père. Ma grand-mère etae benèse de revair ses
parents de Merléa. La vesprée, on allae
aux vèpres pis à la procession jusqu’à la fontaine de Lorette. Le monde s’étaen tout mis su son 31. Les bounhoumes avaen mis lou costume de noce
o lou belle cheminse bllanche. Y en avae
qu’avaen même sorti lou chapé. Devant la
statue de Notre Dame de Lorette commençae la procession, suivaen les reliques
et les banières religieuses. Le monde
chantae des cantiques en les suivant.
Pour finir, on avae
les pieds en compote à force de marcher mais au moins on veyae autre chose que
la ferme.
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