écrire en Gallo...
2008/2009

 Les secondes de l'option Gallo se sont prêtés au jeu...

Ils ont répondu à la lettre de cette jeune  femme à son amoureux  parti loin,  loin, là -bas,  dans  le nord pendant cette drôle de guerre ...
la lettre de cette jeune femme  est parue dans Le Courrier Indépendant
  • Lettre de Cathline & Elodie :

                                      Le 18/04/1918, à côté de Verdun

 

Ma p’tite boudette,

 

Je viens de recevère ta belle lettre qui ma fè ben plésie de savère que t’es tourjou en bonne santeu et les aotes itou.

J’me suis fè unne dizaine de copains. Yen a yun qui sè fait fusiller, c’étae André et un aote qui sè fait sauter par unne mine, li c’étae Georges.

Je vè ben.

I fè frë et ya des rats partout par là.

L’aote sair, j’ etae o deùs ou treis copains dans une ferme o des vaches où on buvae le lait pasqu’on avae sè, tu penses ! Après erla on a coùché dans la paille.

Tous les sairs, je chonge à té ma p’tite bounne femme.

E sé c’est calme et je joue es cartes o Albert, Pierre et Jean.

Hier, on chantae et on dansae pasqu’on avae gagner du terrain.

Je vas te laisser astour ci pasque c’est l’heure de manger. On va manger des peùs. J’espère qu’ils seront bon pasque j’avons faim.

Chonge à mé comme je chonge a té.

 

Je t’embrasse.

 

Ton Josè

  • Lettre écrite par Hamon Nolwen et  Louail Maël:

Verdun,  le 28 mars 1918 

Ma p’tite boudette

 

 

J’vien de recevoir ta lettre qui ma fait bin plaisi.  Mé itou j’ai hate de te vère ma Françoése, mé itou je pense fort a té ,  j’espère v’nir bientôt en perme. On s’ marira tanto  dans une belle église a Loudia. Ma p’tite Françoése j’éspère que ton rume va vite ghéri. Mais, illé, je sons tout le temps malade, le temps est fiens, il fé fré dans le nord, ja bien racionner l’auté sèr chez des gens qui n’tint pas riches mai bin généreux. Ilé on tien a note pétouère a cose des boshes qui nous tire dessu. Le général et un vré embrèlmedit depeïs qu’il a perdu son peùce. On vondrai bin manger des peùx. On bré pour qh’on pourai v’nir vous vér mai on a pas le dré. Qhan on a rin a faire on joue es cartes. La tranchée est bin bouillonouse et y a des rats partout, en plus de rla o l’hiver qu’arrive on ora cor plus fré et plus faim. J’ai de qué faire, j’attend ta réponse avec impatience.

 

Ton José